Colette Brossault […] donne au public la première synthèse consacrée à cette province d’originalité certaine parce qu’elle est entrée tardivement dans le royaume et parce qu’elle est dotée, par son histoire, d’un solide tempérament régional marqué par le caractère frontalier et, un peu plus que partout, au moins dès le départ, par l’attachement à la défense de ses privilèges. Une triple perspective a orienté l’ouvrage, celle d’une histoire des provinces et des provinciaux, celle des intendances et des commissaires départis, celle de l’administration et du gouvernement local. […] Le travail comtois de Colette Brossault mérite la lecture au-delà de la province. Il met, grâce à sa connaissance des archives et de la littérature imprimée, des faits nouveaux à la disposition des historiens et de ceux qui s’intéressent au passé, un bagage de réflexions dont on tirera profit. Il incite à élargir l’interrogation pour une histoire des pratiques administratives, dont l’enjeu est de mesurer l’inégal échange de l’information et l’hétérogénéité d’une action qu’on a trop souvent simplifiée et réduite à la dynamique de l’État moderne abstrait. L’action des intendants et de leur personnel n’est désormais plus séparable de celle des autres organismes qui font le tissu administratif provincial et qui filtrent propositions centrales et décisions locales, offres et demandes en tous genres. […], l’ouvrage de Colette Brossault, dans ses dimensions modestes, apporte plus qu’il ne coûte, et on voudrait souhaiter qu’il trouve son public car par son apport il le mérite incontestablement.