Ce livre recherche partout où elle se trouve l’expression de l’océan chez les Cambodgiens, et analyse le paradoxe d’une société davantage connue comme paysanne que maritime et pourtant constamment attachée à reproduire dans ses mythes, ses contes et légendes, tout un discours où l’océan revient sans cesse, comme une obsession. Les rois d’Angkor n’ont eu de cesse de construire leurs cités comme autant d’îles émergées de l’océan. Une légende d’origine les rattache à une nâgî, une princesse amphibie, mi serpente, mi humaine, être ambigu lié à un brahmane ou à un prince indien (c’est selon). Le couple n’avait pas d’endroit où s’installer ? Qu’à cela ne tienne, le roi nâga, père de l’épousée, ordonna à ses troupes de pomper l’eau de la mer et fit émerger le Cambodge. Les conteurs eux, ont d’autres histoires qui disent comment un crocodile meurt étouffé dans un océan soudain devenu solide et se transforme en montagne. Alors, qui, à l’origine, symbolise le mieux le Cambodge : la nâgî ou le crocodile ?Et le lecteur trouvera bien d’autres thèmes encore qui ouvrent ainsi, peu à peu, par l’intermédiaire de la représentation symbolique de l’océan, une porte d’entrée vers la société cambodgienne.