Derrière le mouvement actuel des Black Lives Matter transparaît la réalité politique du panafricanisme. Loin d’avoir disparu, ce mouvement politique qui est porté dans la Pop Culture et par l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, a pris des chemins de traverse différents, en laissant pour héritage des rémanences d’Afrique Outre-Atlantique. Depuis une dizaine d’années, les scènes culturelles africaines s’organisent, échangent et collaborent autour d’identités similaires quoique différentes. La connaissance de ce qui nous rassemble est devenue si cruciale que l’Union Africaine a défini sa sixième région comme « tout afro-descendant vivant en dehors du Continent, quelles que soient sa citoyenneté ou nationalité, et présentant un intérêt à contribuer au développement de celui-ci et à la construction de l’Union Africaine ».
Se pose la question de l’Africanité. Qu’est-ce qu’être africain signifie réellement, l’Afrique étant un continent d’où sont partis des flux multi-séculaires et où reviennent des personnes, de couleurs diverses, qui peuvent de facto prétendre à « une citoyenneté africaine ». C’est dire l’importance de Afropolis, sur les poches de résistance culturelles qui ont convergé vers des identités hybrides qu’il est nécessaire d’éclairer.
Cet essai a le souci de remettre en question l’approche purement politique et continentale du panafricanisme pour l’aborder sous l’angle identitaire et culturel.