Dans ce tome III, l’anthropologie littéraire sera le nœud des rendez-vous où se croisent l’histoire, la philosophie, la sociologie. Au carrefour de ces disciplines, les œuvres littéraires participent activement à la construction d’une (possible) pensée vietnamienne. Il s’agit ici de constituer des possibilités d’analyse sur les conceptions considérées comme constantes, des voies d’interprétations sur les visions vécues comme distinctives, pour qu’enfin l’obscur s’éclaircisse, en montrant la place de la pensée vietnamienne dans ses œuvres littéraires. Le Vietnam est un pays jugé souvent sans philosophie, d’où la difficulté de cette entreprise de chercher puis de laisser apparaître les arguments des grands auteurs vietnamiens, contextualisés dans la réalité historique du Vietnam, sans oublier de s’approcher progressivement des conditions du dialogue entre les auteurs et le peuple : la culture et le destin de ce pays. L’auteur reconnaît qu’à force d’avoir lu leurs œuvres, il lui est apparu que certains auteurs se singularisaient. Ce ne sont pourtant pas les seuls qu’il admire, mais un réseau de correspondance se tisse dans son esprit, et il en vient à rechercher ce que ces auteurs peuvent avoir en commun : il estime que leurs œuvres peuvent ouvrir des perspectives qui se croisent et se recroisent, et dont les thèses anticipent les questionnements anthropologiques, malgré leurs écarts d’histoire et de contexte. La présentation de ces auteurs et de leurs œuvres littéraires se fixe bien sûr sur l’unité de la culture vietnamienne, mais cette fois-ci considérée comme un lieu de rencontre d’œuvres d’époques différentes et cependant convergentes grâces aux éclairages ou aux efforts méthodologiques. Ce tout en espérant que la racine du jugement esthétique de la connaissance de l’esprit ne dissocie pas des principes anthropologiques de l’homme.