Alors que depuis une vingtaine d’années l’histoire de l’assistance, de la médecine et des malades fait l’objet d’approches renouvelées, l’histoire du cadre hospitalier, avant les grandes constructions du XVIIe siècle, reste un domaine loin d’avoir été systématiquement parcouru. À côté de l’étude et de la mise en valeur de vestiges prestigieux (Hôtel-Dieu de Tonnerre, Hospices de Beaune, Hospice-Comtesse à Lille, Grand Hôpital de Norwich en Angleterre, ou encore Santa Maria della Scala à Sienne…), les recherches menées de façon isolée appellent aujourd’hui une large confrontation susceptible de conduire à une vision plus nette, à une réévaluation des problématiques, à l’établissement d’enquêtes programmées et à une sensibilisation accrue des historiens, des archéologues comme du plus large public à l’égard d’un patrimoine souvent diffus et méconnu. À quelles réalités matérielles répond la floraison hospitalière médiévale, sous quelles formes et suivant quelles chronologies ? Pour quels hôtes, pèlerins, lépreux, infirmes, enfants ou accouchées, et selon quel niveau de diagnostic ? Du Proche-Orient paléochrétien au Portugal, de Champagne en Flandre ou en Normandie, passant par le Val-de-Loire, le Languedoc ou la Bourgogne, c’est à une appréciation d’ensemble, appuyée sur des exemples variés présentés lors d’une rencontre internationale à l’Université de Paris XII, que cet ouvrage voudrait contribuer, examinant les diverses solutions mises en place durant le long Moyen Âge et structurant davantage, au-delà des différentes approches et méthodes requises, le champ d’étude à explorer. L’hôpital : une mesure des civilisations.