Née de parents juifs russophones arrivés en France au début des années 1920, Judith Haït-Hin a quinze ans lorsqu’en juin 1940 elle fuit la capitale devant l’avance allemande. Dès 1941, à Montpellier où sa famille s’est réfugiée, elle intègre un groupe de la MOI (Main‑d’œuvre immigrée). Fuyant l’entrée des Allemands en zone Sud, elle se retrouve, en novembre 1942, à Grenoble, en zone d’occupation italienne. C’est là qu’elle s’engage dans les FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans de la Main‑d’œuvre immigrée). En 1943, elle gagne Toulouse et devient Commissaire aux effectifs de la « 35e Brigade ». En 1944, elle est en Meuse, membre de l’état-major départemental des FTP, chargée d’organiser les nombreux étrangers qui séjournent dans les forêts du département. À la Libération, elle accompagne quelque temps le « Bataillon de la Meuse » qui sera intégré à la Colonne Fabien, puis à la 1re Armée du général de Lattre de Tassigny.
De retour à Paris, elle écrit pour diverses publications liées au PCF, avant de devenir journaliste à L’Humanité. À ce titre, elle est notamment envoyée en 1948 en Palestine et rend compte de la création de l’État d’Israël. En 1953, c’est elle qui sera, au sein du journal, la principale animatrice de la campagne de protestation contre la condamnation à mort des époux Rosenberg.
Ébranlée par les révélations du 20e Congrès du Parti communiste de l’URSS, puis par l’intervention soviétique à Budapest, elle quitte le PCF. Tentée un moment par la littérature, elle écrit et publie des poèmes, mais c’est vers le cinéma qu’elle se tourne finalement et devient productrice. Elle accompagnera des réalisateurs parmi les plus prestigieux, Joris Ivens, Chris Marker, Alain Resnais et bien d’autres.