L’architecture, dans ses manifestations collectives, demande des revenus, qui n’ont pu être acquis que sous une autorité capable d’imposer un plan, un maître d’ouvrage. La principale source de revenus a été pendant longtemps l’agriculture, développée grâce à une hydraulique demandant des travaux importants, commandités sous un despotisme consenti en raison des résultats espérés. Dans la péninsule Indienne, dès la préhistoire, les autorités despotiques ont fait construire d’importants ouvrages dont les vestiges sont encore présents, en particulier au Balouchistan et dans la vallée de l’Indus. Quand la civilisation de l’Inde s’est propagée au-delà de ses frontières, ce fut avec cette forme de gouvernement, s’appuyant sur des cultures irriguées assurant des récoltes régulières. La civilisation hindouisée a atteint le pays khmer et l’Insulinde, donnant naissance, notamment, aux ensembles d’Angkor, et à Barabudur. L’analyse des rapports entre politique, agriculture et hydraulique, permet à l’auteur d’éclairer la genèse de quelques uns des plus beaux monuments de l’Asie méridionale.