Cet ouvrage achève le cycle de quatre tomes, que nous avons consacré à l’histoire de l’Union indochinoise, couvrant la période de 1918 à 1928. Le choix de la date de clôture avait été fait, dès le départ, en fonction même de la fin de la mission parlementaire d’Alexandre Varenne en Indochine.
Le proconsulat de Varenne en Indochine correspond à la dernière cartouche du projet colonial associatif et progressiste, lancé par le Congrès radical de 1907, et animé par des gouverneurs généraux éclairés comme Paul Beau, Albert Sarraut, Maurice Long, puis enfin Alexandre Varenne. Mais comme souvent, une fin préfigure un renouveau, elle inaugure en même temps la naissance de la doctrine socialiste en matière de politique coloniale.
L’ouvrage étudie plusieurs aspects du gouvernement Varenne : la personnalité même du nouveau gouverneur général, et les conditions de sa nomination, son oeuvre réformatrice, la lutte politique qu’il sera amené à engager contre toutes les formes de conservatisme en Indochine ; mais aussi à Paris au sein du département des Colonies, et même au Conseil des ministres. Pour faire échouer le projet réformateur de Varenne, un certain nombre d’aigrefins réactionnaires de la politique, et de la presse coloniale, n’hésiteront pas à déclencher contre lui une campagne de dénonciation de prétendus scandales, tous plus tapageurs les uns que les autres, et qui à la fin ne déboucheront sur rien.
On ne peut s’empêcher de penser que l’oeuvre de Varenne est aussi une ébauche de ce que pourrait être une politique coloniale socialiste. Le travail réalisé par lui, n’aurait-il pas servi de base de réflexion pour les socialistes qui arriveront au pouvoir en 1936 ?