Jean Aurillac fut haut fonctionnaire de l’administration coloniale au Vietnam, avant la seconde guerre mondiale, et occupa plusieurs postes dans différentes régions. En novembre 1942, l’amiral Jean Decoux, gouverneur général de l’Indochine depuis fin 1940, l’appela à ses côtés comme directeur de cabinet, fonction qu’il remplit jusqu’au coup de force japonais du 9 mars 1945, date à laquelle commence son journal de captivité. Tout au long de ces pages, l’auteur a noté au jour le jour les événements de la détention de l’amiral Decoux et de son entourage sur une plantation d’hévéas, les relations avec les troupes japonaises, mais aussi les réactions de la population vietnamienne, évoluant avec les événements. L’auteur rend compte également de la fin de la seconde guerre mondiale, en Indochine et, indirectement, en Asie. À travers les réflexions que ces événements inspirent à l’auteur, on peut voir progressivement se mettre en place – avec la complicité de l’armée japonaise – tous les éléments qui furent à l’origine du plus long conflit du XXe siècle : la, ou plutôt, les guerres d’Indochine qui, par leurs péripéties et leurs convulsions, durèrent près de quarante années.