Co-édition Le Croît Vif
En 1877, au cours d’un dramatique face-à-face, Jules Dufaure, alors âgé de 79 ans, imposa au chef de l’État, le maréchal de Mac-Mahon, de respecter la majorité parlementaire républicaine issue des élections et de renoncer à restaurer la monarchie.
Ce fondateur mal connu de la République parlementaire fut un des grands hommes politiques français du XIXe siècle. Il personnifie, avec son ami Tocqueville, un centre gauche ouvert aux réformes, notamment sociales, mais hostile à tous les conservatismes comme aux violences révolutionnaires.
Grand avocat, orateur réputé, chef de famille comblé, viticulteur compétent, académicien aimant les livres et la musique, il fut le type même du bourgeois éclairé et accompli. Si l’Histoire semble l’avoir provisoirement oublié, ce n’est pas sans injustice. Et, ses qualités intimes égalant ses qualités publiques, il mérite autant d’être réhabilité comme homme d’État que comme homme privé, étant le contraire de ceux qui sacrifi ent leur bonheur aux chimères et aux illusions de l’ambition.
Cette biographie, faisant largement appel à des archives inédites, restitue Jules Dufaure dans son aventure humaine, qui est aussi celle de son siècle, ballotté entre l’empire, la monarchie et la république, transformé par le progrès technique et la découverte des pays lointains. Jules Dufaure, charentais de souche, continua toute sa vie à gérer le domaine familial, surveillant de près moissons, vendanges, vins et eaux-de-vie. Ses séjours annuels en Charente, au plus fort de ses fonctions de ministre et de président du Conseil, témoignent de son attachement profond à sa terre natale.
Ancien haut-fonctionnaire et élu local, auteur en 1987 d’Une histoire de France préfacée par Jacques Le Goff (Librairie Séguier), Jean-Louis Berthet
a publié deux essais personnels : Les Reflets de la Charente (2007) et Une Éducation politique en pays charentais (2008). Ses biographies dévoilent le
romanesque de vies méconnues inséparables des paysages charentais : Un curé de campagne au pays du cognac (2010), Les Naufrages de Géricault (2012), Gustave Cuneo d’Ornano, le dernier bonapartiste charentais (2013) et Emile Gaboriau, le père du roman policier (2016).