Après avoir établi (Marchés sans justice, ruines sociales, 2013) la part de responsabilité des injustices économiques dans le processus de déstructuration sociale, l’historienne fait ici entendre d’anciennes recommandations de justice. Autant d’édifiantes contributions des philosophes grecs et des théologiens chrétiens, notamment saint Thomas d’Aquin, à la sauvegarde du bien commun. Puis, elle explique comment les économistes modernes ont soustrait les transactions commerciales aux règles de justice, attentives, en principe, à ne léser personne.
Chemin faisant, elle fait comprendre le décalage entre, d’une part les discours actuels sur la justice dite sociale – ils promeuvent les prélèvements fiscaux pour répondre aux urgences sociales –,
et d’autre part la béance croissante des besoins à combler dans le sillage des injustices inhérentes à l’économie de marché du laisser-faire et du libre-échangisme.
La justice sociale est le but et le résultat de toutes les justices. Enveloppée de caritas, la volonté de justice sert la liberté qui permet à chacun d’épanouir ses talents au service de tous ; elle nourrit la cohésion et la paix sociales, ainsi que la paix entre les Nations.
Ces ouvrages sont d’une grande actualité alors que l’on commence, enfin, à discuter de la finalité de l’économie.