Umberto Serra a collaboré avec la presse, quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle, pendant longtemps, sans avoir jamais écrit une seule ligne de texte. Pourtant son nom a figuré sur des pages de presse pendant des années. Considéré à l’époque comme l’un des meilleurs réalisateurs de romans-photos, il a participé à ce moyen d’expression durant ce que l’on a appelé « les années romans-photos ». Son public pouvait se compter en millions tant le genre eut du succès après la guerre (Voyage au coeur du roman photo, Les Indes savantes, 2009). Sur le tard, Umberto Serra prit un jour une feuille blanche et écrivit une première phrase. Cela lui plut, alors il continua à raconter avec sa plume des histoires qui, sous forme de nouvelles et de romans, illustrent un parcours d’observateur des hommes et des évènements. À travers des destins d’hommes et de femmes inconnus, l’Histoire imprègne ces nouvelles, et s’en nourrit, puisque ce sont des fictions et des réalités à la fois : tous les personnages dont il est question dans ces textes existent ou ont existé. C’est ce qui en fait aussi un témoignage. Dans ces histoires, rien ne sort d’une invention due au hasard ou à la spéculation intellectuelle. L’auteur en fut le témoin ou l’acteur. La Commune de Paris (La barricade), la Guerre d’Espagne (Le brigadiste), l’Indochine (Un crime parfait, Les sortilèges de la rivière Khieu, Le retour)