Créée à Beyrouth dans le dernier quart du XIXe siècle, l’Université Saint-Joseph reste l’oeuvre la plus prestigieuse de la mission jésuite de Syrie. Ce « phare spirituel de la Méditerranée », selon l’expression de Maurice Barrès, symbolise à la fois son rayonnement, la présence française au Levant, et les rivalités entre les puissances occidentales au Proche-Orient. Cet ouvrage retrace la genèse de cet établissement en étudiant le développement de la mission jésuite au Mont-Liban puis en Syrie dans une période troublée, celle de la Question d’Orient, marquée notamment par l’occupation égyptienne et les massacres de 1860. De plus en plus nombreux, soutenus par la France impériale, les religieux de la Compagnie de Jésus ne cherchent pas à convertir les musulmans et se consacrent surtout à l’instruction, religieuse et profane, des catholiques orientaux. Leur action s’inscrit ainsi dans l’histoire des différentes Églises chrétiennes du Proche-Orient et plus généralement dans celle de l’empire ottoman.