La littérature dont il est question dans cet ouvrage est la littérature malaise traditionnelle (XIVe-XIXe siècle) et le qualificatif de Melayu s’applique aussi bien à la littérature de l’Indonésie qu’à celle de Malaisie, ce qui correspond à la situation politique et culturelle du monde malais, avant que ces pays ne naissent de la colonisation. Cette littérature malaise traditionnelle subsistera jusqu’à ce que la colonisation (néerlandaise en Indonésie, anglaise en Malaisie) devienne effective (fin XIXe-début XXe siècles). On peut dès lors parler de deux littératures, dans une même langue, le malais. Ces littératures entrent alors dans leur phase moderne (la première œuvre moderne date de 1871 en Indonésie et de 1920 en Malaisie), et sont désormais imprimées. Cet ouvrage est donc une théorie de la littérature malaise ancienne (orale et écrite), depuis les origines. Ce que l’on entend traditionnellement par littérature ne concerne pas seulement les belles lettres, mais tout ce qui est écrit (ou raconté, dans le cas de la littérature orale). C’est dans ce sens-là que l’auteur emploie le mot littérature dans son livre. Il y fait donc entrer les poèmes, les fables, les épopées, les guides relatifs à la fabrication de l’encre ou des armes, ou les textes juridiques.