Les notions de guerre et d’action psychologiques constituent, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, un élément essentiel de la pensée militaire française. À partir de 1950, le vocable d’action psychologique passe du militaire au politique. Les applications se rencontreront en Indochine. La fin du conflit en Extrême-Orient et le début de la guerre d’Algérie marquent une nouvelle période de réflexion doctrinale au sein des forces armées, en particulier autour du concept de « guerre révolutionnaire ». L’insertion de l’arme psychologique dans les structures organiques de l’armée se traduit par de dangereuses dérives. En un peu moins de trois années, de 1957 à 1960, l’Algérie s’impose comme le champ d’action privilégié pour l’emploi, sur une vaste échelle, de l’arme psychologique que sont chargés de mettre en oeuvre les Cinquièmes Bureaux.