L’auteur entreprend l’étude d’une autre « frange » du monde malais, après les Moken. Le sud de la Thaïlande, peuplé de Malais musulmans qui sont naturellement étrangers au milieu dans lequel ils vivent : un royaume thaï et bouddhiste. Une longue guerre civile, meurtrière, continue d’ensanglanter cette partie de la Thaïlande, à quelques encablures de l’île touristique de Phu Khet… Les politiques contradictoires successivement menées par les gouvernements thaïlandais ont échoué. Mais veut-on vraiment la paix ?
Revenant sur l’histoire de ces petits sultanats détachés artificiellement du reste de la péninsule Malaise par un accord politique entre l’Angleterre et le Siam au début du XXe siècle, l’auteur étudie les mécanismes culturels de résistance, et notamment le fonds des mythes locaux.
« L’âme du riz » est au coeur de croyances bien antérieures à l’arrivée de l’islam, et par ailleurs communes à une grande partie de l’Asie, y compris hors du monde malais. Le syncrétisme religieux intégrant non seulement le monde chamanique mais des éléments venus de l’Inde (hindouisme, bouddhisme) est toujours à l’oeuvre et c’est ce monde riche et complexe qu’étudie ce travail ambitieux.
La collation de ces mythes et récits, l’index et le glossaire qui l’accompagnent, offrent ainsi un ensemble complet, à la suite de l’étude historique et politique de ce monde malais en Thaïlande, toujours au coeur de l’actualité.