Née à Clavette en 1947, Elisabeth Naud est une fille du pays, qui retranscrit, à travers un choix judicieux d’articles de journaux de l’époque, une atmosphère qui passe de la légèreté à l’angoisse au fur et à mesure des événements survenus au cours de l’année 1914, comme ont dû le ressentir, avec une certaine sidération, ceux de nos ancêtres vivant ce dur moment de l’histoire.
La première moitié de l’année relate des sujets badins, des programmes de festivités, mais aussi des querelles électorales, des rapports sur l’agriculture et bien d’autres articles, de toute sorte – toujours bien écrits – et qui, très vite au fil des pages, nous immergent dans la vie de la Belle Époque, dont personne ne devinait alors que c’était les derniers moments.
Puis, le 1er août 1914, c’est la mobilisation générale et la terrible réalité de la guerre car, même s’il est clair que les journaux avaient reçu l’ordre de ne pas inquiéter les populations, on ne pouvait pas cacher l’hécatombe des morts, ni les blessés qui arrivaient à La Rochelle par trains entiers dès les premiers mois de la guerre, ni non plus les réfugiés belges débarquant au port de La Pallice.
On comprend entre les lignes, malgré la censure, on remarque des détails qui plantent partout des décors et des ambiances, en cette année où la douceur de vivre a cédé la place au chaos.