L’auteur raconte l’histoire culturelle du travail selon les variations du regard que l’homme porte sur sa propre nature du milieu du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle. Il indique les voies par lesquelles cette vision de l’homme et de son labeur sont devenues des normes juridiques. Le foisonnement des doctrines pour définir le travail mais encore pour instaurer un ordre social qui fasse sa place à celui-ci est tel qu’il est difficile de trouver des césures chronologiques claires, étant posé une fois pour toutes que la Grande Révolution ne fut pas un bloc. En deux siècles, le travail change de base aussi sûrement que l’homme change ses propres assises. Le poème d’Eugène Pottier (1816−1887), dans sa première version qui daterait de 1871, synthétise toute une évolution culturelle du travail, de l’homme et de la société :
« Qu’enfin le passé s’engloutisse !
Qu’un genre humain transfiguré
Sur le ciel clair de la Justice
Mûrisse avec l’épi doré !
Ne crains plus les nids de chenilles
Qui gâtaient l’arbre et ses produits,
Travail, étends sur nos familles
Tes rameaux tout rouges de fruits. »
Remarque : le sujet de cette étude est au programme de l’agrégation.