Gambetta soutenait en octobre 1878 que : « La République, c’est la forme qui emporte le fond ». En 1898, Paul Deschanel défendait l’idée que la République était le régime politique à organiser pour : « se prononcer sur des questions complexes, parfois ardues » de nature économique. Or Auguste Comte annonçait depuis longtemps l’avènement des « mœurs industrielles ». L’objet de ce livre est de décrire l’avènement de ces valeurs positivistes au cœur de la République. Cette perspective permet de rendre compte de l’évolution de la notion d’État pendant cette période qui fut secouée par la Grande Guerre, par la crise présidentielle de mai-juin 1924, par l’émeute du 6 février 1934 et par l’avènement du Front républicain en mai 1936. Si la tradition républicaine jette le manteau de Noé sur les motifs de la démission du président Millerand, elle a hissé au rang de mythes fondateurs de la République les deux autres. L’auteur se propose de rendre compte de cette mythologie française en comparant les sources juridiques et législatives avec les mouvements de pensées de cette époque dans le but d’apporter sa pierre à la compréhension de la culture politique française.