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Les Concessions agricoles françaises au Tonkin

De 1884 à 1918

concessions

Dans toute colo­ni­sa­tion, la terre a été un élé­ment vital de la poli­tique du colo­ni­sa­teur. Le nom « colo­ni­sa­tion » ren­voie direc­te­ment aux implan­ta­tions de colons-agri­cul­teurs romains. Au Vietnam, les enjeux sont éga­le­ment fon­da­men­taux. Le cas du Tonkin est d’autant plus remar­quable que la qua­si tota­li­té des terres sont déjà culti­vées, et pro­prié­té des exploi­tants viet­na­miens. L’administration fran­çaise va devoir jon­gler en pré­tex­tant des « aban­dons de terres » pour satis­faire les can­di­dats à la colo­ni­sa­tion agri­cole, créant des situa­tions par­fois dra­ma­tiques, par­fois néces­si­tant des volte-faces élo­quentes. L’ouvrage inven­to­rie la tota­li­té des conces­sions attri­buées dans les trois pre­mières décen­nies de la pré­sence fran­çaise et livre donc un tableau exhaus­tif de cet aspect mécon­nu de la colo­ni­sa­tion fran­çaise en Indochine. Il remet en cause la jus­ti­fi­ca­tion de la colo­ni­sa­tion agri­cole (intro­duc­tion de nou­velles cultures, de nou­velles tech­niques, amé­lio­ra­tion du sort de la pay­san­ne­rie viet­na­mienne) en mon­trant que les colons fran­çais au Tonkin n’ont que rare­ment été des pro­fes­sion­nels mais plus sou­vent des ren­tiers de la terre, se conten­tant sou­vent de faire culti­ver le riz par les mêmes pay­sans spo­liés. Quelques rares colons ont obte­nu de réels suc­cès, notam­ment par l’introduction du caféier. Cette étude est un apport majeur à la connais­sance de la colo­ni­sa­tion, tout en livrant des aspects concrets et pas­sion­nants de celle-ci, et de la vie agri­cole du Tonkin.

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