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Les Protestants du Nord de la France

(Du xvie siècle à nos jours)

Les ter­ri­toires du Nord de la France n’ont pas la répu­ta­tion d’être des terres de pro­tes­tan­tisme. La France pro­tes­tante ren­voie sur­tout aux Cévennes, au Vivarais, au Sud-Ouest, à la région de La Rochelle et au Poitou. Et pour­tant, les idées luthé­riennes com­men­cèrent à s’implanter très tôt dans les Flandres, en Picardie et Artois. […] Trois sus­pects furent ain­si arrê­tés à Lille dès 1521. Ils avaient été sur­pris en pos­ses­sion de livres « inter­dits ». La même année, c’est Jacques Pavannes, ori­gi­naire de Thérouanne, qui était brû­lé vif à Paris. On lui repro­cha de dif­fu­ser les idées de Luther et de dénon­cer le Purgatoire et l’invocation à la Vierge Marie. Ailleurs, en Picardie, les éche­vins de Montdidier deman­dèrent vers 1550 au roi l’autorisation d’ouvrir un temple dans leur ville et une par­tie de la noblesse picarde bas­cu­la dans la Réforme. Il faut enfin rap­pe­ler que c’est en Picardie, à Noyon, que naquit en 1509 Jean Calvin qui devint le chef de la Réforme pro­tes­tante française. […]

Ce n’est pas un mais trois pro­tes­tan­tismes qui s’exprimèrent dans les ter­ri­toires for­mant aujourd’hui le Nord de la France. Cette plu­ra­li­té est ici abor­dée à tra­vers la pré­sen­ta­tion de trois expé­riences : celle d’une petite com­mu­nau­té pro­tes­tante sou­vent oubliée, l’Église réfor­mée de Boulogne-sur-Mer, puis celle d’une Église clan­des­tine qui ten­ta de sur­vivre dans les Flandres, en Artois et en Cambrésis et, enfin, la très grosse com­mu­nau­té pro­tes­tante du Calaisis et Pays recon­quis. Ces trois Églises sur­ent éta­blir des liens entre elles et se retrou­vèrent au xixe siècle, après la Révolution française.

Du même auteur :
Convergences et divergences comme points de rencontre 
(2019)