L’île de Tabarca, proche de la côte de Tunisie, était un comptoir appartenant à Gênes, peuplé majoritairement de Gênois, et dont l’activité principale était la pêche du corail. Le corail, « sang pétrifié de la Gorgone », était reconnu depuis l’Antiquité, et jusqu’en Chine, comme un élément magique, porteur de fertilité et d’autorité, d’où sa grande valeur aussi bien dans la joaillerie européenne qu’asiatique. Au milieu du XVIIIe siècle, les Tabarquins vont être envahis, et réduits en esclavage par le bey de Tunis, puis par le dey d’Alger après la prise de Tunis. Au-delà de la destinée de cette véritable diaspora des Tabarquins aux quatre coins de la Méditerranée, l’ouvrage livre un saisissant tableau de la vie quotidienne des esclaves européens à Tunis et à Alger. Paulette et Claude Grenié sont historiens de formation et de profession, et originaires de Tunisie, d’où une grande proximité avec leur sujet. Ils travaillent actuellement sur la question des importations de céréales d’Afrique du Nord en France au XVIIIe siècle, et sur les comptoirs européens en Afrique du Nord au XVIIIe siècle.