Les historiens ont constaté l’importance des marins de La Tremblade dans l’histoire navale : « La Tremblade, la pépinière des matelots ». Des conditions géographiques, démographiques et économiques propres expliquent cette particularité de la presqu’île d’Arvert aux abords de la Gironde. Mais également un particularisme économique, le sel, vendu dans le royaume et exporté dans toute l’Europe du Nord. Le grand commerce, vers les Isles à sucre des Caraïbes, constitue un second pôle d’attraction pour la population maritime de La Tremblade, à partir de Bordeaux, et dans une moindre mesure de La Rochelle : mousses, matelots, officiers partent vers ces ports. Le trafic du sucre, de l’indigo et du café, le « commerce infâme » des êtres humains — la traite négrière — sont pourvoyeurs d’emplois pour les gens de mer de La Tremblade.
L’importance quantitative des Trembladais est impressionnante dans la Marine développée par Richelieu puis Louis XIV et Colbert. Après le siège de La Rochelle, la royauté va utiliser les ressources humaines de l’Aunis et de la Saintonge. Des dynasties de marins locaux vont participer à ce développement et montrer le pavillon sur tous les océans. Et pourtant… Ces marins étaient protestants et avaient combattu les forces royales pendant les guerres de Religion. La Tremblade était terre de huguenots : la religion réformée et la mer y ont une histoire mêlée et indissociable.
2e édition revue et augmentée.