Marseille était une ville coloniale, mieux encore, une capitale coloniale, bien avant Paris et les grands ports du nord.
L’ouvrage auquel s’est attelé Alain Ruscio est nécessaire et salutaire.
Il s’intéresse, non pas aux institutions, mais aux êtres humains qui ont participé à la colonisation, les uns habitent en Provence et à Marseille, les autres en Indochine qui comptait le Cambodge, le Laos, et les trois pays annamites (une colonie, la Cochinchine, et deux protectorats, l’Annam et le Tonkin). Les liens humains à l’ère coloniale sont bien l’objet de ce livre. Il s’agit des Provençaux qui ont fait leur vie ou leur carrière en Indochine, mais aussi des Indochinois qui ont fait un passage en Provence et dont les traces sont parfois encore visibles.
Leur histoire est effectivement longue, depuis le début de la colonisation jusqu’à nos jours. Ce livre est pour ne pas oublier que la France et l’Indochine, comme les Provençaux et les Indochinois dont il est question ici, entretenaient et entretiennent encore des relations riches et complexes.