Cet ouvrage étudie plusieurs aspects de l’histoire de la célèbre bataille du 18 juin 1815. En adoptant une durée longue, de 1815 à nos jours, le livre décrit une histoire politique et culturelle du souvenir et de la mémoire de l’événement en France. Il commence par une analyse inédite des circonstances militaires et politiques et des images diverses qui donnèrent corps à la notion de défaite glorieuse dès l’origine. La mémoire des combattants est ensuite mise à contribution (en particulier le témoignage, inédit, du commandant Rullière) pour restituer ce que furent la journée de Waterloo et les spécificités de la guerre napoléonienne. On découvrira les traces d’une expérience à nulle autre pareille : entre gloire, regrets et douleur, elle invite à réfléchir sur les particularités de la mémoire des chefs et des soldats français de 1815. Le livre se poursuit par l’exploration des arguments et des attitudes qui font de Waterloo le point de départ d’une culture politique de la défaite nourrie par toutes les familles politiques du 19e siècle La mobilisation de la gloire à des fins partisanes a des effets insoupçonnés. Car en voulant penser la bataille au nom de la Nation on l’a enrichie d’une mythologie politique dont le sens allait bien au-delà de la bataille du 18 juin 1815, et dont le but n’était pas la revanche sur l’Angleterre mais sur l’ennemi intérieur. Dans ces conditions très particulières, on décrit les diverses manières dont Monarchies, Empire et Républiques ont joué avec les symboles d’honneur, d’héroïsme, de paix et de réconciliation nationale rattachés à la culture politique de défaite. Les dernières parties de l’ouvrage retracent la manière dont Waterloo s’est inséré dans une construction culturelle d’une grande diversité. Le livre éclaire en effet l’historiographie de la bataille et particulièrement la naissance de l’histoire militaire où l’étude de Waterloo joua un rôle décisif. Il recense aussi l’ensemble des sources littéraires et iconographiques qui ont pris le 18 juin 1815 pour objet. Utilisant des ouvres connues, savoureuses ou méconnues, la dernière partie décrit la genèse, l’évolution et la réception de représentations qui expliquent en définitive pourquoi Waterloo en France n’évoque pas seulement Napoléon et l’indomptable courage des grenadiers de la Garde, Cambronne et des mots fameux, mais aussi, Victor Hugo, Chateaubriand, Fabrice del Dongo et Stendhal.