La figure du négociant-échevin est dominante à Bayonne : « sur les 25 maires ou premiers échevins qui se sont succédé de 1731 à 1790, 17, soit 68 %, étaient des négociants et, parmi ceux qui ne l’étaient pas, certains étaient en rapport étroit avec le monde des affaires, par leur passé ou leurs alliances. »
Ainsi que dans d’autres cités portuaires, le pouvoir municipal a un caractère oligarchique, qui s’est renforcé entre la Renaissance et la Révolution.
L’apport spécifique de cet ouvrage est lié aux archives familiales utilisées, qui font pénétrer au cœur d’un réseau négociant fortement impliqué dans les institutions municipales. Et au-delà du négociant-échevin, c’est l’équilibre des influences au sein de la cité dont on cherche à préciser certains des mécanismes.
L’émergence d’un réseau apparaît à travers l’exemple du Bayonnais Bernard Laserre et de ses proches, qui prendront douze ans de rang la ferme des revenus de la ville. Le réseau constitué autour de ce Laserre et de son beau-frère Bretous sera alors l’un des pivots de la politique de l’Intendant, l’un des auxiliaires par conséquent du pouvoir royal.