1914, année de l’entrée sur le champ de bataille, d’une hécatombe, la pire que le pays ait connue dans son histoire. L’aveuglement criminel des généraux, la désuétude d’une armée surclassée qui envoie froidement le peuple français à l’abattoir. Face à ces idées reçues, cet ouvrage est le premier à proposer une histoire de la préparation et de l’anticipation de la guerre dans les années 1900. Les guerres étrangères (russo-japonaise en Mandchourie mais aussi en Afrique du Sud et dans les Balkans), les controverses de l’École Supérieure de Guerre, les grands reportages, les romans d’anticipation et de science-fiction, permettent d’aller à la découverte de l’univers mental de ceux qui ont pensé et préparé la guerre moderne. La guerre russo-japonaise en Mandchourie (1904−1905) est la première guerre médiatisée, industrielle et de masse : tranchées, mitrailleuses, bombardements, barbelés, charges inutiles et sanglantes. Un tableau qui, alors, fait effraction dans l’univers mental des observateurs. En août ; 1914, les officiers français se sont préparés à affronter la violence extrême du combat moderne, sans préparer réellement la guerre elle-même. C’est la traduction paradoxale d’une radicalisation psychologique et doctrinale extraordinaire amorcée en France dès 1906 autour de la thèse de « l’offensive à outrance ». Se préparer et préparer les Français à un sacrifice immédiat et massif, en vue d’un choc décisif, vital pour la nation. L’armée française croit ainsi assurer la victoire.