Bien que l’occupation de la Guyane française par le Portugal ait été brève, elle offre une entrée privilégiée pour scruter la société coloniale et l’espace dans lequel elle évolue. Il en résulte une histoire quasi totale de la Guyane française au début du XIXe siècle, à laquelle l’historiographie n’avait pas été attentive jusqu’à présent. Les trois parties de l’ouvrage prennent en compte les dimensions politiques, économiques, territoriales et sociales des neuf années de la domination portugaise, tout en jetant une lumière nouvelle sur les espaces coloniaux français et portugais au XVIIIe siècle.
La Guyane reste un exemple typique de société esclavagiste de la période, avec un nombre très réduit de Blancs et une population très majoritairement composée d’esclaves. L’étude de ces derniers est très poussée et constitue l’une des principales contributions de cette recherche. Ce projet a exigé une immense collecte de données dans six archives situées en France métropolitaine, au Portugal, au Brésil et en Guyane.
Le traitement rigoureux de cette documentation a permis à l’auteure de décrire la société guyanaise avec une richesse de détails rarement atteinte, même pour d’autres périodes. Alors que la plupart des travaux d’histoire sociale des colonies françaises avaient porté sur des groupes spécifiques, l’auteure s’est attachée à étudier toutes les composantes de la population, aussi bien du point de vue démographique qu’en ce qui concerne leurs interactions sociales.