Hubert SERRA est né en 1928 à Paris. D’origine italienne, ses parents avaient fui l’Italie de Mussolini dès son arrivée au pouvoir, en 1921. Ils s’établirent à Boulogne-Billancourt où les émigrés italiens pouvaient espérer trouver du travail chez Renault à Billancourt. La politique ne fut jamais absente durant l’enfance d’Hubert Serra. L’époque s’y prêtait. Les mouvements ouvriers des années 1930 préfiguraient déjà les grands conflits à venir. En 1937, le père d’Hubert Serra s’engagea dans les Brigades internationales, pour combattre aux côtés de la République espagnole contre le putsch de Franco. Il fut tué devant Huesca en 1938.
Les temps étaient difficiles et Hubert Serra, après un minimum de scolarité, fut amené à exercer plusieurs métiers, sans négliger sa soif de connaissances. Puis, par un de ces curieux paradoxes dont la nature humaine est coutumière, Hubert Serra fit un séjour en Indochine pour combattre les Vietminhs. C’est à cette époque qu’il fut amené à faire des dessins et des articles dans Caravelle, l’hebdomadaire du Corps expéditionnaire français en Indochine. De retour en France, il fut metteur en page d’un mensuel Indochine Sud Est Asiatique, sous la direction de Michel Frois. Après la chute de Dien Bien Phu, il trouva une place de metteur en page chez Del Duca, l’empereur de la presse du cœur à l’époque.
Puis il eut la vocation d’être réalisateur de romans-photos, avec l’ambition reconnue d’en faire évoluer les thèmes et le style. Il réalisera environ 700 romans-photos dont plus de 150 pour l’hebdomadaire Femmes d’Aujourd’hui. Il participera à divers débats et conférences, tant télévisuels que radiophoniques ou journalistiques, sur le sujet. Il est considéré aujourd’hui comme l’un des meilleurs réalisateurs du genre.